En tant que conteur, j’ai surtout à mon répertoire des histoires contemporaines de mon cru. Quand il m’arrive de m’essayer à adapter un conte traditionnel, ça tourne souvent en exercice de résolution de problèmes. J’en ai parlé il y a longtemps dans un billet sur le blogue Fractale Framboise : « Réadaptation d’un squelette », maintenant disponible ici. Si vous ne l’avez pas lu, je vous l’encourage à le lire d’abord, mais ce n’est pas essentiel. Ce qu’il vous suffit de savoir : je racontais une histoire où un homme se retrouve aux prises avec un squelette et où, vers la fin, les damnés sortent pour danser. Sentant que l’histoire ne « cliquait » pas tout à fait pour moi, j’en ai déterré une foule de versions jusqu’à trouver une piste qui allait me permettre de la rafistoler à mon goût.
Je trouve dans ce processus une liberté paradoxale. D’un côté, on ne peut pas faire n’importe quoi d’un conte traditionnel : on doit en respecter l’essence. De l’autre côté, à force de fouiller, on finit souvent par en trouver une foule de versions divergentes, y compris certaines qui semblent nées d’une hybridation avec un tout autre conte. Comme les détails peuvent varier beaucoup entre ces versions, on peut alors se sentir libre d’utiliser ceux qui s’agenceront le mieux pour former une version qui sera la nôtre.
[lire le reste…]