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des histoires qui marchent

parce que l’écriture, c’est pas sorcier (sauf quand ça l’est)

classé sous: réflexions · 28 juin 2016

Entreprendre d’écrire

Ce billet a paru à l’origine sur le blogue Fractale Framboise et est reproduit ici à peu près tel quel (au plus, j’ai mis à jour certains liens ou corrigé une faute). Notez bien la date de publication ci-dessus: il se peut que certaines des informations présentées dans le texte ne soient plus très actuelles, même si le fond demeure pertinent.

Depuis un an ou deux, j’observe chez les écrivains québécois un certain découragement. Beaucoup s’inquiètent de la santé du marché du livre et, par là même, de la viabilité du métier d’écrivain. Certains examinent leur propre carrière et en arrivent à un bilan désolant.

Je n’échappe pas à ce découragement, mais l’envie me vient de mieux le saisir pour bien lui botter le derrière. De réfléchir, de chercher des pistes de solution. Ce faisant, je me trouve à identifier quelques paradoxes. Certains aspirants écrivains ne sont pas nécessairement conscients de ces paradoxes et finissent par s’y heurter d’autant plus fort. Certains en sont conscients, mais n’en prennent pas toute la mesure. Nous sommes doués, après tout, pour rêver et nous raconter des histoires. Notamment celle où ce sont les autres, pas nous, qui se heurteront aux obstacles.

Voici déjà un paradoxe: pour devenir écrivain, on a intérêt à devenir aussi autre chose. À devenir, carrément, un entrepreneur. Si l’on ne veut pas pratiquer un autre métier à côté pour gagner sa vie, il faut en quelque sorte s’imposer une vocation supplémentaire.

Il flotte encore, je crois, une image de l’écrivain qui gagne sa vie uniquement en écrivant des livres (et en parlant de ces livres). Le rêve est tenace. Mais au Québec, en 2016, combien y arrivent?

Ce que ça implique

Devenir entrepreneur, c’est étudier les réalités du marché duquel on veut tirer sa subsistance. C’est établir une stratégie pour la croissance de son entreprise. C’est s’efforcer de faire connaître ses produits et services. C’est trouver des manières de s’adapter quand le marché change. C’est travailler dur.

L’écrivain, pourtant, est déjà allié à un entrepreneur: l’éditeur. N’est-ce pas à celui-ci que revient tout ce travail de développement et de promotion? Seulement en partie, et bien des éditeurs québécois manquent de budget et de main-d’œuvre. L’écrivain doit compter sur lui-même avant tout.

Devenir entrepreneur implique souvent de diversifier les produits et services que l’on offre. Un romancier gagne à publier aussi des nouvelles, des critiques, des articles: pour faire entrer un peu d’argent et éviter de se laisser oublier entre deux romans. Sans devenir professeur, l’écrivain peut offrir des ateliers à l’occasion, et ainsi de suite. Souvent, ce n’est qu’en multipliant les sources de revenu qu’on arrive à s’en tirer.

Autrement dit: si l’on rêve d’écrire à temps plein, il vaut mieux accepter de consacrer beaucoup de ce temps à d’autres activités que l’écriture.

Réconciliations

J’apprends encore à devenir entrepreneur… et à me réconcilier avec ce qui, de prime abord, peut paraître comme un autre monde. On veut explorer l’âme humaine et se préoccuper de choix de narration; on se retrouve à lire des gourous du marketing et à prononcer sans rire des termes comme « monétiser » ou « unique selling proposition ».

Comment réconcilier les deux mondes? La piste que je trouve la plus intéressante, c’est d’explorer comment les habiletés qu’on développe en tant qu’auteur peuvent nous servir en tant qu’entrepreneur. On s’entraîne à trouver le mot juste et à piquer la curiosité de notre auditoire: pourquoi n’arriverait-on pas à rédiger du texte accrocheur pour son site web? On apprend à donner une structure à ses histoires: saurait-on, alors, donner à sa carrière un arc narratif pour soutenir l’intérêt des médias et du public?

Pour combattre le découragement, je crois qu’il faut aussi savoir se réconcilier avec ses attentes… Qu’espérait-on? Vendre beaucoup de livres? Devenir célèbre? Être encensé par la critique? Je repense à Esther Rochon qui, lors d’un congrès Boréal, parlait des gens qu’elle avait rencontrés, des expériences que son statut d’écrivaine lui avait permis de vivre. L’argent gagné ne constitue qu’une partie du salaire de l’écrivain: on peut ajouter au bilan les occasions imprévues qui se sont offertes à nous. Ça ne changera rien au fait qu’on peine à payer le loyer… mais si on sait savourer ce que l’on a, on peut maintenir un meilleur état d’esprit pendant qu’on se démène pour obtenir plus.

Réfléchir ensemble

Je ne suis qu’un autre écrivain qui cherche son chemin (doublé d’un conteur, ce qui est encore une autre histoire). Ce que j’énonce ici paraîtra élémentaire pour certains. N’hésitez pas à y ajouter, voire à me contredire, dans la section de commentaires ci-dessous.

Je reviendrai peut-être sur d’autres paradoxes: par rapport au lectorat, au rôle de l’écrivain, au climat social actuel… Ce qui me semble évident pour l’instant, c’est que, pour surmonter le découragement, pour trouver des pistes de solution, nous avons intérêt à partager nos réflexions et notre expérience. Quelles stratégies vous ont le mieux servi jusqu’ici? Quelles nouvelles approches tentez-vous? Comment combattez-vous le découragement?

mots-clés: carrière, Fractale Framboise, paradoxes, professionnalisation

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Photos d'auteur par Jean-François Dupuis; image d'horlogerie en page d'accueil créée à partir de cette photo prise par Shane Lin sous license Creative Commons BY-SA 2.0

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