Ce billet a paru à l’origine sur le blogue Fractale Framboise et est reproduit ici à peu près tel quel (au plus, j’ai mis à jour certains liens ou corrigé une faute). Notez bien la date de publication ci-dessus: il se peut que certaines des informations présentées dans le texte ne soient plus très actuelles, même si le fond demeure pertinent.
Il serait bien temps que je vous tienne au courant de ce qui m’occupe. Le gros morceau, d’abord: j’ai reçu en fin de semaine le manuscrit électronique de mon deuxième roman, joyeusement annoté par Jean Pettigrew, directeur littéraire chez Alire. Je passerai beaucoup de temps à réviser le tout au cours des prochaines semaines.
J’en ai peu parlé, de ce roman, jusqu’ici. Faut dire qu’il est complexe: en l’écrivant, j’avais l’impression de construire quelque chose de vaste et fragile qui aurait pu s’écrouler sous le poids des regards extérieurs. Mais voilà, il a passé le test et tout indique qu’il paraîtra cet automne. Ce n’est pas une suite à mon premier roman; j’ai choisi plutôt d’explorer un tout autre univers. Le nouveau roman s’appelle Montréel (oui, Montréel) et se déroule dans la ville du même nom, une version étrange de Montréal où magie et fantômes sont ancrés dans l’architecture même de la ville. Pour ceux qui aiment les classifications précises, il s’agit d’un roman de fantasy uchronique situé à la fin du XXe siècle. J’en lirai un extrait en grande première au congrès Boréal à Sainte-Foy, ce dimanche. Avis aux curieux…
J’ai un troisième roman en préparation, lui aussi indépendant des précédents, mais il est trop tôt pour en parler. Je peux bien vous glisser un mot de mon autre gros projet, plutôt: un nouveau spectacle solo. Cette fois-ci, j’essaie d’écrire un groupe de contes tous ensemble, pour assurer un maximum de cohésion. J’en suis encore à la phase exploratoire. C’est l’occasion d’essayer de nouvelles méthodes: le dessin, en particulier. J’esquisse des personnages, des scènes, des schémas, je joue avec la couleur, les silhouettes, les atmosphères. Rien de tout cela ne servira directement pour le produit final, bien sûr, mais c’est une nouvelle manière de réfléchir à mes histoires, et certains des jeux visuels qui en résultent pourraient se traduire par des jeux de rythme ou de ton dans les contes eux-mêmes, qui sait?
Le nouveau spectacle aura probablement une saveur abitibienne; on y retrouvera mon humour habituel, mais peut-être des moments plus inquiétants aussi. Je vous dis ça sous toute réserve: bien des aspects du projet peuvent changer au gré de l’inspiration. J’aimerais bien inclure, entre autres, un conte de char. J’en ai réalisé un prototype, mais celui-ci ne tient pas encore la route. Ça viendra. Une autre particularité de mon processus pour ce spectacle est que j’essaie d’écrire le moins possible. Je compose de vive voix, plutôt, je répète, je teste la sonorité des phrases, dans l’espoir que le produit final ait un rythme plus naturel. Ça soulève déjà une considération intéressante: ça peut être utile d’établir des méthodes de travail, mais si on se les impose en règles absolues, elles risquent de devenir une entrave à la création. J’ai déjà composé quelques contes sans jamais les fixer sur papier et j’en suis fort satisfait, mais il se peut bien que ça ne marche pas pour toutes les histoires.
(Je songe aussi à me procurer des cobayes. J’ai un garage qui ne sert à rien ou presque, et les voisins ont des animaux qui me paraissent quelque peu désoeuvrés. Je pourrais en enlever quelques-uns, les enfermer dans mon garage, leur raconter mes histoires et voir s’ils survivent. Il n’y a pas si longtemps, je me suis essayé à conter une histoire au fleuve: il a le dos large, après tout, et il en a vu et entendu d’autres, ce n’est pas une petite histoire qui va l’achever. Or, le fleuve ne se rend pas encore jusqu’ici…)
Enfin. Il n’y a pas que les prochaines oeuvres, il y a les précédentes aussi. Dans l’immédiat, j’achève la tournée de promotion pour Feu blanc, mon recueil de contes publié l’automne passé. Le petit dernier s’est récemment retrouvé finaliste au Grand Prix du livre de la Ville de Sherbrooke; le Grand Prix m’a échappé, mais je me contente très bien du deuxième prix. J’irai présenter Feu blanc au Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue vers la fin du mois, et j’en profiterai pour prendre part au Festival de contes et légendes de l’Abitibi-Témiscamingue. Les détails sont sur mon calendrier.
Voilà donc ce qui se trame pour l’instant. Et vous? Quels sont vos projets en ce moment?